Striptease

Rachel Shteir, Striptease. The untold history of the girlie show: ces semaines de congé (ça fait donc un moment que j’ai terminé cette brique) m’ont permis de me remettre à la lecture de ce livre sur l’histoire du burlesque aux États-Unis. Chapitre par chapitre, Rachel Shteir décrit le développement du striptease, en commençant par le dévoilement des chevilles jusqu’au déshabillage complet des années 60. Elle décrit les différentes scènes, surtout la new-yorkaise menée par les frères Minsky, les lois fermant les théâtres, le lien avec les expositions universelles. Elle parle aussi des grandes artistes, Gypsy Rose Lee, Sally Rand, Tempest Storm… J’ai appris pas mal de choses mais j’ai un sentiment de trop peu. Certains chapitres sont un peu longuets, comme celui sur les diverses lois visant à supprimer les spectacles burlesques. C’est plus un livre d’histoire pur et dur qu’un livre d’histoire qu’on lit avec plaisir (je ne sais pas si vous comprenez la nuance mais quand j’ai lu le livre sur l’histoire du Cambodge, j’ai eu du mal à le refermer, idem avec Thaï stick). En fait, les parties concernant les origines du burlesque et celles sur la fin du style sont les plus intéressantes, intégrant une grande part de sociologie. J’ai appris pas mal de choses mais que je ne le recommanderais qu’aux personnes vraiment intéressées par le sujet.

Blue

J.D. Riso, Blue: quand Julie Riso a proposé sur son blog Wish I were here d’offrir son roman Blue à tout lecteur qui en ferait la demande, j’ai sauté sur l’occasion. Son blog est une petite merveille de récits de voyages, racontés dans un ordre aléatoire, passant par exemple d’une aventure en Papouasie Nouvelle-Guinée en 1995 à une visite à Gand en 2013. Julie Riso a beaucoup voyagé et raconte au travers de ses billets de blog des impressions, des instants précis, des moments qui l’ont marquée, avec souvent des flashback vers son passé, son enfance difficile. Blue est en partie inspiré de ses expériences mais est un roman de fiction. L’héroïne, Blue Rivers, à peine arrivée en Californie du Sud, tombe amoureuse de Kevin, un homme qui veut la façonner à son image. Et elle veut tout faire pour lui plaire. Elle commence une carrière de « danseuse exotique » dans un bar à striptease de seconde catégorie situé dans une zone industrielle de San Diego. Le récit décrit bien le métier, les jalousies mais aussi les amitiés qui se forment entre filles qui ont toutes vécu trop de choses. Il donne une idée de la forme qu’a pris le burlesque, comment il s’est « vulgarisé », comment il s’est adapté aux demandes toujours plus grandes des hommes. Une seconde partie du récit se passe à Guam, où l’auteur a vécu, et ça se sent. Lire ses récits de voyage ou le roman sont un vrai plaisir tant elle arrive à créer des ambiances juste au travers des mots, d’un vocabulaire extrêmement bien choisi et parlant. Je me suis trouvée emmenée très loin, dans monde fort différent du mien mais dans lequel je me suis sentie très bien. Cela m’a donné envie d’écrire aussi même si je n’ai pas encore réussi à coucher une lettre sur papier (ou sur écran). Bref, je vous conseille la lecture du blog et du roman !

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Does burlesque still interest me ?

(crédit photo: Patrice Hornez)

Il y a presque un an, j’écrivais l’article « Burlesque doesn’t interest me anymore« . Vendredi passé, j’ai été à la soirée Burlesque Follies organisée par Neo Retro à La Tentation. Beaucoup de choses ont changé: les salles sont plus grandes, mieux adaptées (la soirée à Gand le jour avant se passait dans un magnifique théâtre) et le public vient en masse ( – souvenir de ces soirées avec 50 personnes – ). Le spectacle en lui-même est mieux organisé, les artistes se sont améliorés et le professionnalisme a pris le dessus de l’amateurisme chaotique des débuts. La salle de La Tentation n’est cependant pas parfaite: les tables et les chaises ont été prises d’assaut par le public et beaucoup de gens se sont retrouvés debout. Et au point de vue technique, il y a eu quelques couacs, notamment au niveau de lumières, avec une poursuite qui oubliait souvent de poursuivre les artistes.

Accompagnée de Benny Blue, Lady Flo a mené la revue, présentant les numéros ou interprétant des chansons, non sans humour parfois (le rappeur de service sert à contrer l’argument que ce sont des soirées de « vieux »). Miss Lolly Wish est toujours aussi magnifique dans son rôle de diva tout droit sortie des années 50, Anna Bogen enchante avec ses ondulations orientales ou joue sur les codes du tango , Miss Ann Thropy est délicieuse et sucrée comme la cerise qui l’accompagne sur scène, George Bangable est le crooner qui hante les rêves de toutes les femmes (surtout quand il s’effeuille lui aussi), Juliana Joseph a joué au chat en faisant des acrobaties sur un long morceau de tissu pendu au plafond… Un bien joli spectacle donc, sans beaucoup de surprises pour moi, mais qui a quand même fait son effet: j’ai à nouveau eu envie de monter sur scène. Surtout, j’ai revu avec plaisir des artistes et amis que j’apprécie beaucoup. Et Patrice Hornez a pris de très jolies photos !

Art deco, a little bit of burlesque and some songs

Vendredi, j’ai mis une jolie robe tiki, mes chaussures rouges et des fleurs dans les cheveux; diane a choisi sa chemise blanche cowboy vintage et nous sommes partis pour l’Hotel Le Berger, cet ancien hôtel de passe complètement rénové depuis peu. Nous n’avons pas profité des chambres mais bien d’un repas (que j’avais gagné) et d’une soirée Follie Follies avec chansons rétro et burlesque.

Le restaurant, tout comme l’hôtel, a gardé son look art déco, avec de nombreux objets que j’aurais emporté de suite (La Princesse, si tu me lis, tu seras aussi tentée que moi !). Des céramiques d’oiseaux ou autres bestioles, des dessins de femmes dénudées, des luminaires en forme de palmiers en laiton (je veux), une chaise en rotin pas très art déco mais plutôt « Emmanuelle », et j’en passe.

Une coupe de bulles, une entrée de tartare de bœuf au wasabi, du poisson sauce citron ou un navarin de veau en plat et une assiette de fraises pour terminer, bref, une cuisine qui ne se pose pas trop de questions mais tout à fait goûtue ! Le dimanche, il y a un brunch dont j’ai lu de bons échos. C’est donc une adresse à retenir pour les ballades du côté de la Porte de Namur.

Mais revenons aux paillettes ! Miss Dee était l’hôtesse de la soirée. Revêtue d’une fabuleuse (et sexy) robe grise à volants en tulle noire, elle a interprété de nombreux classiques du jazz et du blues. Sa voix nous a transportés, tantôt émouvante, tantôt pleine de gouaille. Une demoiselle que je reverrai avec plaisir !

Fidèle au cadre, Sayuri nous a fait sa bunny girl dans un premier numéro pour ensuite nous emmener en Orient, en avant-goût de la prochaine soirée Dr. Sketchy’s sur le thème des geishas…