L’autre moitié de soi

Brit Bennett, L’autre moitié de soi: Stella et Desiree Vignes sont jumelles; elles vivent à Mallard, petite localité du sud des Etats-Unis habitée par des Afro-Américains qui ont toujours cherché à avoir la peau la plus claire possible en se mariant en fonction de cette idée. Les deux filles fuguent et se retrouvent à la Nouvelle-Orléans où elles reprennent le cours de leur vie jusqu’à ce que Stella disparaisse. Quelques années plus tard, Desiree revient à Mallard, chez sa mère, elle-même maman d’une petite fille à la peau noire comme l’ébène, fuyant son mari violent. Le roman passe alors à Stella, qui se fait passer une Blanche et qui vit dans le luxe à Los Angeles. Britt Bennett mêle les points de vue et les temporalités, mettant en scène Desiree, Stella, mais aussi leurs filles respectives qui tentent de démêler le cours de l’histoire et les mensonges ou omissions de leurs mères. Parce que prendre la place d’une Blanche dans les Etats-Unis des années 1960 n’est pas évident, et Stella a une peur bleue d’être démasquée. Elle s’est enfermée dans une carapace et a changé sa personnalité, devenant une femme dure et constamment sur ses gardes; seules les apparences comptent encore.

Ce roman a traîné longtemps sur ma PAL, je n’étais pas trop tentée et puis je me suis un peu forcée. J’ai été happée par l’histoire, surtout à partir du moment où Jude, la fille de Desiree entre en scène, menant sa vie à Los Angeles avec Reese, un personnage très attachant. Par la suite, j’ai eu l’impression que le roman perdait un peu en intensité, mais il reste très intéressant dans son questionnement de l’identité et de l’image de soi. J’espère que je trouverai encore d’autres perles dans ma PAL la plus ancienne (datant de 2020, donc ce n’est pas si ancien que ça en fait); l’idée serait de la terminer pour la fin de l’année mais elle est encore bien fournie (peut-être que je supprimerai quelques livres en cours de route, j’hésite à lire les Liane Moriarty par exemple).

Brit Bennett, L’autre moitié de soi, Autrement, 2020, 480p. – traduction par Karine Lalechère (The Vanishing Half)