De la solitude

Le confinement aura confirmé une évidence dont je n’étais pas tout à fait consciente: j’aime la solitude. Mais il aura aussi démontré que les contacts sociaux me font du bien ! Fille unique, j’ai très vite appris à m’occuper toute seule et à remplir mon temps indépendamment. J’ai eu des périodes d’ennui, comme tous les enfants, mais je n’ai pas le souvenir que cela ait été difficile à gérer.

A partir de l’adolescence, je me suis persuadée qu’il fallait que je trouve l’âme soeur, que c’était le seul moyen pour que je sois heureuse, sans doute aussi parce que c’était le modèle type que présentait la société. A l’université, et les années après, je suis sortie énormément, j’ai rencontré pas mal de gens, j’ai trouvé non sans difficultés quelques compagnons de courte ou longue durée. Je me suis accrochée à eux parce que ma plus grande crainte était de me retrouver toute seule.

Aujourd’hui, je vis seule, mes parents sont tous les deux décédés, je n’ai pas de frères et soeurs, juste des cousins et cousines qui ont leur propre famille (mais qui sont présents en cas de souci majeur, comme pour l’enterrement de mon papa). J’ai une cousine un peu plus proche, mais on ne se voit pas très souvent. Cette année était faste avec quatre visites, d’habitude ça se limite à la fête de Noël ! J’ai aussi quelques amis, peu en fait, mais fidèles, et une voisine et son mari toujours prêts à faire une conversation ou à aider pour l’une ou l’autre chose.

Et vous savez quoi, je suis heureuse. Bien sûr que je déprime de temps en temps, et que parfois une compagnie, un câlin, un conversation (ou peut-être même un chat) me manquent vraiment. Mais si je devais comptabiliser cela en temps, je dirais que ça couvre 5%.

Par contre, je suis de plus en plus fâchée et déçue quant à la manière dont on décrit les personnes seules: il n’y a que des portraits personnes malheureuses ou déconnectées de la société. Et les femmes, c’est encore pire ! Connaissez-vous un seul film qui montre une femme célibataire (et pas que de 20 ans) qui est heureuse seule, qui vit très bien sa vie, qui voyage et qui sort, et dont le but ultime n’est pas la recherche d’un futur mari (ou amant) ? Moi pas (mais si vous avez des suggestions, je suis toute ouïe).

Et aussi, ces personnes seules, dans l’esprit des gens, ce sont toujours des personnes âgées – ce qui n’est pas le cas. Arrêtons de nous fier aux apparences. Entre moi et mon autre voisine qui doit être dans la septantaine et dont le mari est décédé, qui voit le plus de gens ? Qui a invité ses amies, ses enfants et son petit-fils pendant tout le premier confinement ? Je lui proposé de l’aide au début, mais je me suis vite rendue compte qu’elle n’en avait pas besoin. (Attention, moment Caliméro) Alors que de mon côté, j’aurais parfois apprécié un peu plus de marques d’attention.

J’ai digressé (cette mini-frustration devait sortir aussi), mais c’est lié à l’image que se fait la société de la solitude. Quelque chose de triste, qu’il faut éviter à tout prix. On nous pousse dès le plus jeune âge à trouver des amis et à imaginer une vie en couple. Si on est seul, on a raté sa vie, d’autant plus si on est une femme, qu’on décrira comme une sorcière, comme une mégère, comme mémère à chats. L’homme, lui, sera indépendant, libre, sans attaches.

De plus, pas mal de choses sont organisées pour des groupes plus grands, à partir de deux en général: les blancs de poulet se vendent par deux, les plus petits sachets de choux de bruxelles pèsent 500g, le vin se vend en bouteille de 75cl (il y a des formats plus petits mais le choix est très limité)… Si on veut voyager en groupe, il faut payer le supplément « single » qui est souvent prohibitif ou accepter de partager une chambre avec un parfait inconnu, et même en solo, les chambres sont bien plus chères. Au restaurant, on vous regarde parfois de travers – encore une personne qui va occuper une table de deux et ne payer qu’un seul repas, et d’autres clients ont parfois un regard de pitié même si on se sent très bien de manger seul. Les factures (le chauffage, le cadastre ou le loyer) liées au logement sont identiques, qu’on y vive seul ou à cinq (même si l’espace varie évidemment plus ou moins en fonction du nombre). Pourquoi une personne seule devrait-elle se limiter à un mini-appartement sans jardin ? Et j’oublie certainement d’autres situations.

Alors que vivre seul n’est pas la fin du monde, loin de là ! Je voulais écrire ce billet justement pour casser quelques idées reçues. Je lisais encore dernièrement quelqu’un qui disait que vivre seule lui serait impossible et trop déprimant. Et pourtant, cela a beaucoup d’avantages et n’est pas synonyme de tristesse. Je ne cherche plus quelqu’un pour me « compléter » (si jamais je rencontre quelqu’un, ce sera une relation différente, je pense). Je suis libre, je suis indépendante, et j’accepte que ce n’est pas toujours facile (j’ai peur de tomber malade par exemple). J’aimerais que l’image de la société puisse changer aussi.

This was 2018

A vrai dire, je me rends compte que je n’ai pas trop envie d’écrire ce billet, je n’ai pas trop envie de revenir sur cette année éprouvante. Et pourtant, ce n’est pas plus mal de faire le bilan. Une fois de plus, j’ai réalisé que les années telles que je les vis ne correspondent pas vraiment au calendrier, il s’agit plus de cycles commençant en novembre ou décembre et se terminant en octobre ou novembre.

Décembre 2017 avait été secoué par les problèmes de mon papa et son déménagement en maison de repos. Je savais donc très bien ce qui m’attendait pour 2018 – vider sa maison et la vendre. Je me suis fixée comme but le mois de juin – un délai qui a été respecté pour la partie vidage. J’ai passé presque tous mes weekends de l’hiver à trier et à faire des caisses, me mettant en mode pilote automatique. Je souhaitais que ce soit terminé rapidement, ne voulant pas que cela me pèse trop longtemps. Cela a été difficile, mais j’ai suivi mon programme, et j’ai eu de l’aide d’amis, d’abord pour vider le grenier sous le toit, puis plus tard pour ranger la maison et déplacer des meubles pour faire joli sur les photos de l’agent immobilier. Et puis aussi un grand soutien moral de ma cousine qui faisait exactement la même chose quelques maisons plus loin.

J’ai ramené une quinzaine de grandes caisses chez moi et je les ai entreposées à la cave (pour la vaisselle) et au grenier – qui est aussi ma pièce de couture. Quand je les ai vues amassées là, j’ai eu un sentiment de découragement: j’ai eu l’impression d’être envahie, d’avoir perdu la légèreté qu’émanait cette pièce assez vide. Mais je n’avais plus l’envie ni l’énergie de trier; il me fallait du temps (je commence à m’en occuper neuf mois plus tard).

Février m’a heureusement apporté une distraction: j’ai été un weekend à Metz où j’ai été accueillie chaleureusement par Laurie. J’ai vu une belle expo d’art contemporain japonais et j’ai flâné dans les rues de la jolie ville. Ces deux jours ont été marqués par la lumière du ciel d’hiver. J’en ai profité pour faire un arrêt au Luxembourg pour acheter du rhum et du bourbon. Et j’ai dépassé une de mes angoisses: j’ai fait le trajet en voiture ! C’était la première fois que je roulais aussi loin (et que je sortais la voiture de Belgique).

J’ai dû prendre beaucoup d’initiatives, être présente pour de nombreux rendez-vous, d’abord pour des voisins intéressés par l’achat de la maison – aucun ne se décidera – puis pour l’agent immobilier. J’ai voulu aller vite, je n’en ai rencontré qu’un seul et c’était sans doute une erreur. Mais il a trouvé un candidat acheteur dès les premiers jours de visite. Et c’est là que tout a dégénéré: après avoir signé le compromis d’achat, cette personne est devenue très agressive suite à un problème d’infraction à l’urbanisme datant de 1980, que j’ai réglé très vite (j’aurais dû m’en occuper plus tôt, j’en conviens). Son agressivité s’est traduite en lettres d’avocats, un second se succédant à un premier qui avait très vite lâché l’affaire. Et cela a évidemment provoqué des grandes angoisses. J’ai passé un très mauvais été, ne profitant que peu du beau temps. Mais j’ai tenu bon et défendu les intérêts de mon père.

Pendant ce temps, j’avais organisé la vente de livres et de certaines oeuvres d’art de mon papa, grâce à un ami qui m’a donné beaucoup d’adresses. Début juillet, un vide-maison a fait table rase, emmenant tout ce qui restait. Je n’ai presque pas visité la maison vide et je me sens toujours un peu triste. J’ai souvent des pensées qui me traversent l’esprit, me rappelant tel ou tel objet, me demandant si je n’ai pas laissé de chose importante.

J’aurais aimé faire un citytrip en été mais j’avais chaque fois des choses à régler, ou peur de ne pas être là pour la prochaine lettre d’avocat. Par contre, dès la mi-mai, j’ai organisé mon voyage au Japon à l’automne. Cette perspective m’a beaucoup soutenue.

Mi-septembre, l’acte a enfin été signé, un mois après la date prévue à l’origine. J’en suis ressortie blessée et épuisée, l’acheteur ayant encore proféré de nombreuses menaces et m’ayant traité de personne fausse et mauvaise. Ce qui fait mal, parce qu’il ne m’a jamais laissé de moment pour lui prouver le contraire. Et je n’ai pas vraiment eu de conclusion de ce dossier à cause de ses menaces de poursuites dans le futur.

Pendant ce temps là, la santé de mon père a décliné. Il se déplace de plus en plus difficilement, il se répète constamment et a des moments où il devient difficile et exigeant. J’ai eu du mal à accepter qu’il me délègue tout le travail avec autant de légèreté et il m’a quelquefois vexée. Je crois qu’il ne s’est jamais rendu compte de l’ampleur de la tâche et de la quantité de choses inutiles qu’il avait gardées (je n’oublierai jamais ces cinq percolateurs cassés). Notre relation est toujours aussi compliquée et je n’ai eu que peu de moments de complicité – ceux-ci impliquent en général des conversations sur les voyages (ce qui me pousserait presque à voyager plus souvent !).

Au travail, heureusement les choses se sont bien passées. J’ai été responsable d’un projet de janvier à juillet. Cela a pris beaucoup de temps mais j’ai beaucoup aimé m’en occuper. D’une certaine manière, cela a sans doute augmenté un peu ma crédibilité auprès de mon supérieur. Ce qui n’est pas plus mal.

Fin octobre, je suis partie pour trois semaines au Japon. Ce voyage a permis de clôturer mon année difficile. J’ai pu oublier mes soucis et ne penser qu’à moi. J’ai eu une chance incroyable, tout particulièrement avec la météo. Et puis il y a eu ce moment précis où j’ai fondu en larmes au milieu de la randonnée à Yakushima. J’ai senti un poids s’envoler, entourée par les arbres millénaires et les esprits de la forêt. Quand je suis rentrée, j’étais sur mon nuage. Les plaintes de mon papa suite à une nouvelle chute m’ont malheureusement fait retomber sur terre mais cela s’est estompé depuis. Les kodama (esprits) de Yakushima sont toujours près de moi.

Ce billet est déjà tout un roman mais je voudrais encore dire quelques mots à propos de mon état d’esprit. Cette année a été très éprouvante, j’ai verrouillé beaucoup de mes sentiments, je ne leur ai pas ou peu laissé de place pour s’exprimer. C’est sans doute pour cela qu’écrire ce bilan est compliqué parce que je souhaite oublier et passer à des choses plus positives. On pourra me dire que ce n’est pas une bonne idée et que tout cela reviendra me hanter. Peut-être.

Je me rends compte que face à l’agressivité primaire, je perds mes moyens; je suis quelqu’un qui préfère discuter en utilisant tous mes talents de diplomatie et si cela ne fonctionne pas, je préfère me taire (et fuir). J’aimerais trouver des outils pour mieux faire face à ce genre de situations (en espérant évidemment qu’elles ne se reproduisent pas).

Mais ce que je voulais surtout exprimer, c’est que malgré tous ces soucis, ces angoisses qui ont provoqué de nombreuses nuits sans sommeil, qui m’ont rendues malade par deux fois, je me sens heureuse. J’ai été bien entourée et soutenue, par ma cousine et mes amis. Pour la première fois depuis un moment, j’ai passé mon anniversaire et le 24 décembre en bonne compagnie. Mon sommeil est à nouveau normal et je suis beaucoup moins fatiguée, ce qui me rend plus ouverte au monde extérieur. Je sais où sont mes limites et quand je dois dire non. J’ai trouvé un équilibre dans ma vie et même les difficultés n’ont pas réussi à l’ébranler. Je suis prête pour une nouvelle année !

This was 2017

2017 a été dans la même ligne que 2016 mais certaines choses ont évolué. Notamment au niveau du travail: j’ai eu un gros accrochage avec mon chef à la fin de l’hiver mais quelque part, cela a permis de remettre certaines choses à leur place. J’ai trouvé de nouvelles marques et un soutien inattendu venant d’un autre côté, participant à de nouveaux projets (l’été était intense et bien rempli) et continuant les anciens. Je regrette cependant très fort de ne plus pouvoir aller au Womex (World Music Expo) – les raisons évoquées n’étant pas liées à la qualité de mon travail mais à ma personnalité (telle qu’elle est vue et non telle qu’elle est).

Comme je ne partais pas au Womex, j’ai organisé mon propre citytrip au mois de juillet. Après de longues hésitations, j’ai opté pour Hambourg et j’y ai passé quatre jours très intéressants, me promenant entre le port, les musées et les anciens entrepôts de la ville, et j’ai pris plaisir à boire des cocktails toute seule, notamment au célèbre Le Lion – bar de Paris. Quand je suis rentrée, les choses se sont précipitées et je suis partie fin août à Kassel pour la Documenta. J’ai adoré ces trois jours de découverte de l’art contemporain et de promenades dans la ville. Pendant l’été aussi, j’ai réservé mon voyage au Rajasthan au mois d’octobre / novembre. Ces trois semaines m’ont permis de faire une coupure dans le quotidien et j’ai découvert une région d’une richesse culturelle incroyable mais l’Inde reste un pays difficile à vivre (bruit, pollution, espace personnel…).

Cette année a aussi été marquée par les problèmes de santé de mon papa. En mars, il a enfin fait analyser une petite bosse sur son crâne. Cela s’est révélé être un mélanome. Une première opération n’a pas suffi, une seconde a demandé une hospitalisation de plusieurs jours en août. Son moral a été au plus bas pendant l’été et il m’a dit qu’il trouvait que 80 ans était un bon âge pour mourir. Début octobre, le médecin a déclaré le mélanome guéri, ce qui a été tout un soulagement – je partais en voyage quelques jours plus tard. Début novembre, il a fêté ses 80 ans; début décembre, je commençais les démarches pour trouver une maison de repos. Juste avant Noël, tout s’est précipité et il y est entré le 20, du jour au lendemain. La transition n’est pas simple mais elle se passe plutôt bien, et les angoisses qui m’habitaient depuis sa chute deux ans plus tôt se sont envolées. Je sais qu’il est entouré et soigné.

J’ai eu besoin de beaucoup de temps pour moi, plus encore que l’année précédente mais j’ai apprécié les sorties entre amis, à boire des cocktails et à découvrir de nouveaux restaurants. J’aime avoir différents groupes d’amis pour des activités très diversifiées. J’ai renoué des contacts plus intimes avec certaines personnes et cela m’a fait beaucoup de bien; d’autres personnes ont trouvé les mots justes et ont permis d’agrandir ma confiance en moi (j’en avais bien besoin, surtout après les soucis au travail). Dans un cadre plus large, le mouvement #metoo m’a fort interpellé et a contribué à cette confiance en moi et dans les autres femmes. Et même s’il reste beaucoup à faire, la suprématie masculine a été un peu égratignée. Par contre au niveau amoureux, je suis restée au point mort (un espoir a été vite démenti).

J’ai continué mes visites chez Coyote. Cette année, il m’a apporté deux choses importantes: il m’a invitée à « ne pas réagir », une petite phrase que j’ai noté en grand et qui me pousse à ne pas réagir au quart de tour dans les situations qui m’énervent. Ce n’est pas toujours aisé mais me souvenir de la phrase m’aide. La seconde chose est une invitation à la méditation. Je n’ai commencé qu’à l’automne, et ce n’est pas encore intégré dans mon rythme quotidien, mais j’ai appris que si mon esprit ne veut plus se taire, c’est une bonne solution pour me calmer. Dans le même ordre d’idées, j’ai compris en grande partie ce qui influençait mon (mauvais) sommeil (et ce n’est que rarement le vin); j’ai eu de nombreuses périodes d’insomnies mais j’ai l’impression que cela s’améliore.

L’année 2017 a été difficile par moments, tout particulièrement à cause des soucis de santé de mon papa, mais elle m’a apporté de belles choses. Je me sens plus sûre de moi et ma vie me semble plus harmonieuse. Les deux dernières semaines de l’année ont été mouvementées, mais d’une certaine manière, cela m’a sorti de mon quotidien bien organisé. Je suis prête pour l’année 2018 qui s’annonce pleine de changements.

Short diary of the week (205)

Lundi: comment passer cette journée pour le mieux sans trop m’inquiéter ? préparer ma valise, préparer mille et une choses, tenter de finaliser une commande sans succès, lire un peu, terminer la saison 3 de Fargo qui me laisse un sentiment mitigé

Mardi: un réveil bien trop tôt, et puis c’est parti pour l’aventure

Mercredi, jeudi: de la pluie, du soleil, de l’eau, de belles choses, marcher beaucoup, des cocktails, des musées, des bateaux…

Vendredi: rentrer vers 21h30 à la maison – heureuse de mon citytrip – quatre jours sans penser à mes soucis

Samedi: un sommeil fort agité sans raisons, la fatigue est bien présente ce matin, finaliser la commande de lundi (le service de vente de Coolblue a fait un excellent suivi), encoder des données personnelles pour le prochain (prochain) voyage, parce que le prochain prend forme aussi (juste un weekend, mais quand même), enfin pouvoir discuter avec mon papa de certaines choses qui me tiennent à cœur, une après-midi à trier des photos et à lire un peu mais sans concentration aucune, L’Indonésie – la puissance, l’islam et la démocratie – un passionnant double documentaire encore visible pour quelques semaines sur Arte

Dimanche: le vent dans les branches des arbres, les avions qui passent, des lessives, la flemme de faire du vélo d’appartement, des angoisses par rapport à tout le boulot qui m’attend et par rapport à la situation de mon papa, de la couture mais la flemme de terminer la robe en cours, préparer l’infusion pour le cocktail du soir, de la lecture, American Gods, Longmire

Short diary of the week (199)

Lundi: des sensations de brûlures à mes deux plantes de pieds qui me réveillent en sursaut – probablement des piqûres de moustique – sauf que je ne l’entends pas – bien réveillée du coup – bref une mauvaise nuit, la liste de choses à écrire devient de plus en plus longue avec une deadline de plus en plus rapprochée, tentée par un projet mais c’est un projet qui m’angoisse un peu – laissons faire le sort, écrire et encore écrire, croiser Apolina dans la métro et discuter voyages, une rencontre qui m’a mise de très bonne humeur, fouiller mon armoire pour retrouver des colliers divers, Doctor Who, Jamestown

Mardi: une nouvelle mauvaise nuit – même les techniques de respiration ne fonctionnent pas, écriture – suite (huit petits articles urgents et divers plus longs moyennement urgents), sortir du tram et me retrouver comme dans un film: dire bonjour à mon collègue en camionnette, me faire interpeller par un autre à vélo, sourire à une mini gamine en pleine crise de larmes, saluer une ancienne compagne de classe à la boulangerie… avant d’enfin arriver à mon boulot, huit textes à écrire et les éliminer un à un, saturer à un moment et regretter de ne pas être libre de mes horaires – si cela avait été le cas j’aurais fait une longue pause pour reprendre plus tard et terminer, avocat et scampis – le combo gagnant, Better Call Saul, Anthony Bourdain Parts Unknown à Oman – superbe mais où sont les femmes ? zut les piles de mon Dodow sont plates…

Mercredi: et hop une troisième nuit agitée, terminer plein de textes sauf un à relire plus tard, le projet de lundi a été annulé, attaquer à nouveau le gamelan, rentrée vidée et sans envie de cuisiner, m’y mettre quand même parce que mon ventre crie famine, me battre avec un site pour acheter quelque chose, Twin Peaks, The Good Fight, enfin réussir à faire le payement pour ma commande

Jeudi: et de quatre, ouvrir un peu la tirette de ma jupe pour qu’elle tombe plus bas sur ma taille (oui j’ai grossi en deux ans), mille et un problèmes informatiques qui ralentissent le travail, tenter une cure de magnésium pour mieux dormir, me désabonner d’un compte instagram sur les voyages à cause d’une photo du couple en question trop glamour vulgaire qui ne correspond absolument pas à mes standards (et le site web était rempli de fautes d’orthographe – alors que mademoiselle fait de la communication comme métier), un cocktail insolite mais intéressant, American Gods, The Good Fight

Vendredi: et de cinq, partir à mon aise pour mon rendez-vous à la galerie Ravenstein, une réunion productive et intéressante, une proposition, les trucs du vendredi, rentrer chez moi avec un grand sourire – cette journée était vraiment bien même si je suis en manque de sommeil certain, tenter de ne pas m’endormir devant Café Lumière de Hou Hsiao-Hsien puis me laisser happer par les trains de Tokyo

Samedi: j’aurais probablement pu dormir plus longtemps mais mon cerveau s’est réveillé avant mon corps, une heure de couture – le haut de la robe est presque fini, la traditionnelle visite chez mon papa, tondre la pelouse et tailler la haie, me faire manger par des insectes mais ne pas voir les traces, de la lecture au jardin, forcée de rentrer – incapable de supporter le concert d’un cover band quelques jardins plus loin (ma dose d’énervement est montée très fort), Fargo, m’endormir toutes fenêtres fermées pour ne pas entendre le bruit

Dimanche: plein de rêves bizarres dont un inspiré par American Gods, me réveiller avec des démangeaisons: je compte huit piqûres d’insectes qui commencent à former une allergie – les prochains jours vont être difficiles, TBBT S02E12&13, de la couture, une nouvelle tentative de couture après le repas mais il fait trop chaud à l’intérieur, continuer à étudier la photo, de la lecture, cuisiner un plat indien qui prend un certain temps – plus que prévu en fait, terminer mon livre au  jardin et m’apercevoir qu’à 22 heures passées il fait encore clair

This was 2016

Autant 2016 a été une année violente et pleine de morts dans le monde, autant au niveau personnel, elle a été très calme et introspective. Elle avait mal commencé avec la chute de mon père qui l’a fait séjourner deux semaines à l’hôpital puis quatre semaines en revalidation, me laissant vidée et pleine de questions quant à son avenir. En fait, il s’est réadapté à la vie à la maison, avec beaucoup d’aide, mais n’a pas voulu entendre parler d’une maison de repos (il commence juste à se faire à l’idée en cette fin d’année mais je sens bien qu’il ne faut pas le presser). Nous avons évidemment eu quelques accrochages, parfois liés à du chantage affectif et nous ne sommes pas très forts en échanges intimes, mais pour le reste, ça s’est relativement bien passé.

Ce manque d’intimité est quelque chose qui m’a pesé plus généralement toute l’année. Sans doute que je n’étais pas encore prête pour rencontrer quelqu’un. Je suis beaucoup restée à la maison, en profitant pour coudre, jardiner et lire mais je suis sortie aussi, une fois par semaine ou parfois moins. J’ai continué les sorties avec des amis proches, découvrant de nouveaux restaurants et cafés. J’ai été à quelques concerts – très peu en fait, sauf pendant mes quelques jours à Saint-Jacques de Compostelle. J’ai rencontré de nouvelles personnes grâce à mon blog de cocktails, The Lady from Canton, et certaines m’ont accueillies à bras ouverts pour aller à la découverte de nouveaux bars mais aussi de nouveaux restos ou d’autres sorties. J’ai même été invitée à quelques événements pour blogueurs. Ces amitiés, anciennes et nouvelles, prennent une place très importante dans ma vie et son mon lien avec le monde extérieur.

Au travail, rien n’est simple, mais la participation d’un collègue à mon grand projet m’a donné un nouvel élan et même si je n’ai toujours pas de deadlines, le fait de travailler à deux me permet d’avancer plus vite. Par contre, je dois de plus en plus être sur mes gardes quand je communique avec mon chef ou ma directrice. Surtout cette dernière a l’art de décortiquer chaque mot que je dis ou écris.

Mon grand voyage n’était sans doute pas le plus extraordinaire mais j’ai passé un excellent moment au Sri Lanka. J’ai pu découvrir un pays que je n’avais jamais visité, tout en y faisant des activités différentes de celles que j’exerce d’habitude: un safari, de la marche, du vélo… Les quelques jours à Saint-Jacques étaient fantastiques grâce à mes amis. Je n’ai pas beaucoup visité – j’avais eu l’occasion de le faire deux ans plus tôt – mais ce n’est pas toujours la culture qui compte. Juste rester sur une terrasse à discuter pendant quelques heures peut suffire à se sentir bien.

J’ai pris du temps pour apprendre des choses sur moi-même, sur mes différences. Je les ressentais mais sans vraiment les nommer, m’entourant de préférence de personnes comme moi. Je me suis rendu compte que ces personnes ne sont qu’une minorité et que le reste du monde est fort différent. La lecture de Quiet a prolongé et approfondi cette réflexion, me fournissant quelques armes de plus pour me défendre face à certains extravertis ne se rendant pas compte qu’ils empiètent sur mon territoire (je pense à mon chef, notamment, qui peut être assez terrible sans s’en rendre compte). Si je devais donner un mot à cette années passée, ce serait « introspection », et même si c’était assez solitaire, cela a permis de continuer à construire ma personnalité. Je n’ai pas écrit « reconstruire » parce que je pense que la phase la plus aiguë est passée – elle s’est déroulée en 2015.

En 2016, je me suis sentie sereine mais parfois un peu seule, surtout en fin d’année (les jours très courts ne m’aident pas). Et je me suis très souvent sentie heureuse même toute seule (tout est contradiction chez moi).

Short diary of the week (168)

Lundi: une journée de repos !, promenade dans Saint-Jacques, le soleil qui se montre, une superbe vue, la terrasse idéale au calme loin du centre, manger et boire, retour vers le centre après quelques heures à ne rien faire, une visite rapide de la cathédrale, dire au revoir à Katrien, sieste, un dîner de tapas et de steak tout simplement délicieux, tenter d’aller dormir plus tôt mais mal dormir

Mardi: réveil très matinal, un avion, une escale à Barcelone sous la pluie, un second avion, un long trajet en bus, retour dans une maison très froide, la satisfaction d’avoir passé une excellente semaine, un repas avec des choses venant du surgélateur, Masters of Sex, Anthony Bourdain Parts Unknown au Sichuan et à Chengdu avec un apparition de Fuschia Dunlop

Mercredi: ce n’est pas encore aujourd’hui que j’aurai récupéré, raconter beaucoup, une certaine énergie malgré la fatigue, il paraît que j’ai l’air radieuse, une envie de spaghetti bolognaise, Timeless, Anthony Bourdain Parts Unknown à Londres juste après le Brexit et avec une apparition de Nigella Lawson

Jeudi: enfin plus ou moins reposée, ce moment quand on lit un livre où tout s’éclaire sur un sujet particulier, procrastiner c’est bien mais le faire c’est mieux – au moins la moitié du boulot, il y a encore quelques tomates au jardin, Timeless, The Americans

Vendredi: terminer des choses mais la liste est trop longue, trouver quand même de la motivation enfouie quelque part, avocat et scampis – un duo gagnant, l’albariño n’est pas aussi bon en Belgique, The Americans – deux épisodes

Samedi: une demi-heure dans un Ikea encore vide: une lampe et une étagère, bien plus de temps chez AS Adventure: un pantalon de voyage et des sandales tout confort – par contre pas de pantalon large d’été – c’est vrai que ce n’est pas la saison et la mode est aux pantalons ultra-slim, apporter tous les journaux à mon papa et apprendre qu’il ne lit plus de livres – ce qui me rend triste, monter l’étagère – c’est beaucoup mieux pour mettre la mini chaîne, retracer la patron du pantalon, me dire qu’il vaudrait mieux coudre une seconde toile, tenter de lire mais ne pas réussir à me concentrer, Unconquered (Cecil B. DeMille, 1947) ou une grande fresque en Technicolor

Dimanche: enchaîner diverses activités, un épisode de TBBT en pédalant, lessive, montage de lampe, rangement, couture – ah mais ça met plus de temps que prévu, tester la nouvelle lampe en lisant dans le canapé, un dvd avec un film en VF ? – non je ne peux pas, The Americans – fin de la saison 4

Favourite memories of summer 2016

Hop, je recopie l’idée d’Armalite ! (Je me suis limitée à juillet et août)

  • le concert au Feeërieën et la confirmation d’une belle amitié
  • rencontrer un couple passionné de tiki
  • la promenade dans les Marolles à la recherche de verres anciens
  • les nombreux livres lus dans le jardin sous le sumac
  • la belle récolte de tomates, et de figues auparavant
  • le beau temps du mois d’août
  • l’installation du bassin et de la cascade
  • pleins d’expos et de thés entre amies à Paris
  • la série Black Sails et ses pirates, et Indian Summers dans l’Inde coloniale
  • les jolis et délicieux cocktails maison
  • le cocktail et les conversations entre amies chez Life is Beautiful
  • des cocktails et des amis au 9e étage du Résidence Palace
  • revoir ma famille au mariage de ma cousine
  • des dim sum et un joli cadeau d’anniversaire
  • le boulot qui a bien avancé grâce à l’absence des chefs et une nouvelle collaboration
  • et puis le fait que je n’ai pas encore pris de vraies vacances, loin et ailleurs !

This was 2015

2015 allait certainement être une meilleure année que 2014, je le savais depuis le début. Pendant l’hiver, j’ai encore eu quelques difficultés à cause des histoires du passé qui voulaient s’immiscer dans ma vie mais je les ai vite mises à la porte (ne plus réagir était une manière). J’ai eu des chagrins à cause d’attaques que je n’attendais pas, de la part de personnes que j’apprécie. C’était difficile mais j’ai réussi à passer au-delà. En mars, j’ai suivi la formation d’Ellipsilone « Deux jours pour exceller » et cela a vraiment été un tournant pour moi. J’ai appris et compris beaucoup de choses et cela m’a permis de regarder la vie d’une manière bien plus sereine et peut-être avec un peu plus de distance, tout en profitant pleinement des moments importants.

A peu près à la même époque, j’ai très mal vécu un entretien de fonctionnement au bureau avec mon chef et ma directrice (qui ne s’en sont pas rendus compte parce que je cache bien mon jeu et que je n’ai rien dit – je leur en ai parlé plus tard). En même temps, c’est ce qu’il me fallait. Cela faisait plusieurs années que j’étais en pilote automatique, avec un projet qui me tenait à coeur mais qui n’était pas vraiment soutenu. Aujourd’hui, le projet a vu le jour et j’ai même organisé des événements (dont deux ont malheureusement été annulés pour cause de niveau 4 d’alerte) alors que je me disais que je ne voulais jamais faire ça.

2015 est l’année où je suis à nouveau sortie un peu plus, où j’ai renoué des contacts avec des personnes que je voyais moins et fin décembre, j’ai des projets de sorties réguliers avec eux: des spectacles de danse, des restos (j’ai enfin été dans de nouveaux endroits et je compte bien en découvrir d’autres) ou différentes choses à déterminer. Mon cercle d’amis est plus varié et d’horizons différents. Même si je trouve que j’ai encore à faire à ce niveau. Je n’ai pas rencontré beaucoup de nouvelles personnes ni de candidat pour une nouvelle relation amoureuse. Même si la vie en couple sera à nouveau tout un changement pour moi.

2015 est l’année où je me suis rapprochée de mon père et cela m’a fait du bien. Nous nous voyons en moyenne une fois par mois pour aller manger au restaurant et il sait qu’il peut m’appeler et me demander de faire ses courses ou d’autres choses si nécessaire. Je l’ai vu vieillir et cela m’attriste. Je l’ai vu souffrir de ses nombreuses chutes et aujourd’hui, il est à l’hôpital. Je ne peux qu’espérer qu’il aille mieux bientôt et que les médecins et autres thérapeutes vont tout faire pour lui permettre d’encore profiter de la vie, de préférence dans sa maison mais je n’exclus pas d’autres possibilités (qui quelque part me rassureraient). L’année qui vient sera difficile pour lui (et donc pour moi) mais c’est le cours de choses. Il a 78 ans et j’espère qu’il vivra encore quelques années…

2015 est l’année où j’ai réappris à vivre seule et je me rends compte que j’ai pris plein d’habitudes, que j’ai besoin de ce temps pour moi, pour faire toutes mes activités solitaires. Et j’aime ça, tout en gardant du temps pour quelques sorties de temps en temps (une part semaine, c’est pas mal, mais je le vis bien aussi s’il y en a moins). J’ai relevé le défi de partir trois semaines au Japon sans compagnie et même si cela a eu quelques inconvénients, je l’ai très bien vécu. Je serais prête à le refaire mais pas chaque année.

En 2015, j’ai donc fait un grand voyage au Japon, mais j’ai également passé un excellent w-e à Paris en compagnies de très bonnes amies, avec de belles expos et de bons cocktails et j’ai eu l’occasion de visiter Budapest à mon aise pendant trois jours avant de revoir plein de connaissances pour le Womex pendant les cinq jours suivants. J’ai même eu droit à une visite express à Paris pour le boulot, que j’ai pu combiner avec quelques expos. J’avais prévu d’aller à La Haye mais je ne me suis rendue compte que trop tard que train et hôtel auraient dus être réservés à l’avance pour ne pas payer le prix plein. Et après l’expo que je voulais voir (Rothko) était terminée.

En 2015, je me suis occupée de mon jardin mais avec un peu moins d’entrain – beaucoup de plantes sont déjà bien installées. En couture, j’ai eu l’occasion de réaliser onze robes et jupes (je dois encore publier les trois derniers projets) et je mets un vêtement fait main par semaine environ. Ce qui est vraiment pas mal et je compte bien continuer dans cette voie. J’ai ouvert un blog sur les cocktails et j’adore tester de nouvelles recettes. J’aimerais vraiment qu’il soit plus lu mais j’ai du mal à le faire connaître. J’ai adoré aussi toutes les conversations autour de l’alcool, les commandes collectives et le Salon du Rhum à Spa. J’adore toujours écrire ici et je suis contente du succès que rencontre mon Winter Cookbook Challenge. J’ai réaménagé tout le grenier en pièce de couture et franchement, c’est bien !

Je m’étais promise de regarder plus de films, notamment asiatiques, mais malgré un bon début, je ne l’ai pas fait. Je me suis concentrée sur les séries tv, rattrapant les six saisons et demies de The Good Wife (22 épisodes par saison quand même). En toute fin d’année, j’ai eu un sursaut musical, mais j’ai très peu été séduite par des disques. Sans doute un ras-le-bol provisoire.

2015 est l’année où plus que jamais j’ai essayé de ne pas juger les autres (sauf des personnes qui ne comptent pas pour moi parce qu’il faut bien que je me défoule de temps en temps – oui, je sais) et où j’ai essayé de comprendre leur point de vue même si c’est parfois difficile. Chacun est différent et chacun réagit à sa manière. J’essaie de donner des conseils mais ce n’est pas grave s’ils ne sont pas suivis. J’essaie surtout d’être présente et d’écouter. La vie n’est pas toujours simple, et même si ça va mal, il y a toujours du mieux qui vient. Même de petites choses.

2015 a été l’année du positif et d’un état d’esprit serein et joyeux. Je compte bien continuer dans cette voie en 2016.

L’âge adulte

Quand j’étais enfant ou même encore adolescente, je pensais que les adultes étaient adultes. Je pensais que c’étaient des personnes figées qui n’évoluaient plus dans leurs comportements et sentiments. Ils étaient responsables et avaient les réponses à toutes les questions. Ils ne laissaient plus de place à des côtés plus enfantins. L’âge aidant, mon point de vue a bien changé. Une première faille (quoique, on ne peut pas appeler ça une faille, juste une égratignure) est venue lors d’un séjour à l’étranger en compagnie de mon cousin, de sa femme, de la sœur de celle-ci et de son mari (bref, deux couples dont les femmes sont sœurs). Tous ont environ dix ans de plus que moi. J’avais été super fort étonnée du côté enfantin et joyeux des deux femmes, qui gambadaient comme de petites filles dans les prés (enfin les grandes pelouses du musée) en riant et s’amusant. Cela m’avait fait plaisir, en fait, de voir qu’on n’était pas adulte même si on avait atteint l’âge des responsabilités (elles avaient déjà plusieurs enfants chacune).

J’ai mis un certain temps à comprendre que le concept d’adulte statique n’existe pas, je me suis rendue compte petit à petit qu’on peut prendre les choses en main et changer à tout âge. J’ai appris à beaucoup moins m’en faire, à beaucoup moins angoisser. Je réponds à mes angoisses par du rationnel et ça fonctionne assez bien. L’incompétence m’a toujours énervée mais j’essaie de plus en plus de la prendre avec légèreté, voire même une certaine moquerie ou cynisme (que je ne montre pas évidemment). J’essaie de ne plus me laisser atteindre. Il y aura sans doute toujours des points de non-retour mais je tenterai de ne pas me laisser abattre très longtemps. Ce n’est pas facile, il faut avoir un esprit assez libre pour agir de la sorte. Quand je me sentais mal ces dernières années, trop occupée par des problèmes de couple, je me suis renfermée, justement pour éviter les problèmes extérieurs. Je suis persuadée qu’on ne peut supporter qu’une certaine quantité de problèmes à la fois. C’est difficile, cela prend beaucoup d’énergie mais cela apprend énormément. Je ne serais pas la même aujourd’hui si je n’étais pas passée par ces quelques années. J’ai évolué, je suis devenue plus sage, j’en sais beaucoup plus sur les humains et leurs manières d’être. Je suis donc mieux équipée pour affronter, ou plutôt aborder le monde qui m’entoure.

Toutes ces avancées sur moi-même ne sont pas faites toutes seules. J’ai beaucoup réfléchi mais j’ai aussi été entourée de personnes qui m’ont aidées, d’abord ma première psy (la deuxième en fait mais la première ne compte vraiment pas) qui a toujours abordé nos séances avec des buts précis, avec des propositions de choses à faire pour avancer. Je n’ai pas fait que parler de mon passé, nous avons beaucoup discuté de mon futur. Par la suite, j’ai rencontré Coyote qui en plus d’être thérapeute est également un ami. C’est grâce à lui que j’écris ce billet, dans le sens où c’est grâce à lui que je suis beaucoup plus consciente de ce que je suis et de mon évolution. Je ne peux parler que de mon expérience évidemment mais j’espère que cela peut donner des pistes. Ce que je veux dire par ce billet, c’est surtout qu’il y a toujours moyen de changer, même si cela prend parfois du temps ou qu’il faut laisser le temps au temps, mais surtout, rien n’est jamais définitif.

Je suis moi, Sunalee, 43 ans, passionnée par plein de choses, sensible aux autres et prête à vivre les prochaines années comme elles se présentent, avec certainement encore beaucoup de défis et de moments heureux et de nombreuses évolutions dans ma personnalité et mes perceptions du monde. Je ne suis pas un être statique, je suis suis un être en évolution. Tout est possible.