At the movies – 35 (1930s)

My Man Godfrey, Gregory La Cava (wikicommons)

Mr. Deeds Goes to Town, Frank Capra (1936) – 3/5: c’est toujours un plaisir de voir Gary Cooper. Dans ce film, il joue un personnage a priori un peu simple d’esprit (ce n’est pas le cas) qui vient d’hériter une fortune. Le film est assez prenant mais s’achève sur une longue et ennuyeuse scène de procès. Avec Jean Arthur en blonde intrigante.

Rembrandt, Alexander Korda (Royaume-Uni, 1936) – 3/5: le film raconte la vie de Rembrandt (Charles Laughton), son peu de succès, ses amours. C’est très statique, avec pas mal de plans larges ou moyens et une belle lumière qui évoque le nord de l’Europe. J’y ai retrouvé avec plaisir Elsa Lanchester mais je n’ai pas plus à en dire.

Swing Time, George Stevens (1936) – 3/5: la sixième collaboration entre Fred Astaire et Ginger Rogers, toujours aussi séduisants dans leurs chorégraphies. Pour le reste, comme d’habitude, le scénario laisse un peu à désirer, et il y a un grand moment de mou (le début de la scène dans la (fausse) neige). D’ailleurs toute cette scène est assez incohérente: Ginger s’y promène en escarpins sans avoir les pieds mouillés, et les acteurs se baladent en voiture décapotable alors que la neige tombe à gros flocons. A noter: les jeux de cartes et de casino.

Things to Come, William Cameron Menzies (Royaume-Uni, 1936) – 2/5: il y a quelques bonnes idées dans ce film de science-fiction adapté d’un roman de H.G. Wells mais aussi beaucoup de moments de flou, voire même d’ennui. A 30 minutes de la fin, l’histoire semble se clore mais on est partis pour un nouveau chapitre totalement futuriste se passant en 2036 avec de superbes décors. Le film avait commencé en 1940 avec le début d’une guerre mondiale et ces images sont assez angoissantes à cause du montage saccadé (et aussi parce qu’on sait qu’elles seront vraies bientôt). Un peu trop de sujets importants sont abordés et mélangés, du pacifisme à la dictature en passant par les progrès de la science.

Le crime de Monsieur Lange, Jean Renoir (France, 1936) – 2/5: Monsieur Lange a assassiné un homme et prend la fuite avec sa compagne Valentine. Celle-ci raconte aux gens qui veulent le dénoncer ce qui s’est passé auparavant. Il écrivait des histoires de cowboys et d’Indiens mais l’imprimeur, Batala, était un vrai salaud, et un coureur de jupons. Quand celui-ci disparaît dans un accident de train, les ouvriers transforment l’imprimerie en coopérative. Il y a des éléments très positifs dans ce film (la coopérative et le socialisme), la manière de filmer avec les jeux d’ombres et lumières, mais il y en a un autre qui me bloque complètement avec mon point de vue actuel: une femme, Estelle, n’ose pas repousser les avances de l’imprimeur et est violée (hors écran) par lui, a un enfant de lui mais – oh miracle – l’enfant meurt à la naissance. Tout ça un peu facile et le viol n’est jamais remis en question.

My Man Godfrey, Gregory La Cava (1936) – 3/5: lors d’une « course aux objets », Irene (Carole Lombard) découvre Godfrey (William Powell), un homme sans emploi travaillant à la décharge de New York. Elle l’engage comme majordome, mais sa sœur Cornelia ne le supporte pas. Une screwball comedy où les dialogues fusent dans tous les sens, avec certaines répliques très drôles (même si le sous-titrage ne transmet pas tout). J’ai passé un bon moment sans prise de tête. A noter: le petit chien pékinois.

Anthony Adverse, Mervyn LeRoy (1936) – 2/5: un film bien trop long (2h20), épique, qui prend le temps de raconter pendant une demi-heure comment le personnage principal Anthony Adverse (Fredric March) a été conçu. Après, l’histoire se perd en divers méandres de Livourne à La Havane, en passant par l’Afrique (le titre français révèle ce qui se passe après 1h15: Marchand d’esclaves) puis Paris et la cour de Napoléon. Avec aussi Olivia de Havilland pour attirer le public et entrer dans la course aux Oscars (le film en a reçu 4 mais pas les plus importants). Le score d’Erich Wolfgang Korngold est grandiloquent et surtout omniprésent, ne laissant quasi aucun moment de silence. J’ai cependant aimé deux personnages secondaires, deux femmes aux rôles maléfiques: Gale Sondergaard qui joue Faith, toujours habillée en noir, et Steffi Duna qui joue Neleta, une beauté sauvage en Afrique (mais à la peau claire) qui offre de superbes moments d’exotica, y compris dans la musique.

At the movies – 16 (1930s)

King Kong contre le T-Rex (et Fay Wray)

The Private Life of Henry VIII (Alexander Korda, UK, 1933) – 1/5: dieu que c’était ennuyeux ! Un film qui raconte l’histoire de cinq des six femmes du roi anglais Henry VIII, avec évidemment de nombreux écarts par rapport à la réalité historique. Je n’ai vraiment rien de positif à dire… J’imagine que si ce film s’est retrouvé dans liste des meilleurs de 1933 c’est à cause de son succès commercial à l’époque et sa nomination pour les Oscars.

Lady for a Day (Frank Capra, 1933) – 3/5: Annie vend des pommes dans la rue à New York mais fait croire à sa fille qu’elle appartient à la haute société. Lorsque cette dernière arrive d’Espagne pour présenter son fiancé, Annie devient une « lady » pour un jour grâce à l’aide du gangster Dave « The Dude » Conway (Warren William) qui est convaincu que ses pommes lui portent chance. Une histoire bien ficelée, avec plein de rebondissements qui plonge à la fois dans le milieu des gangsters et dans la vie des pauvres. Pour une fois, l’héroïne est une femme plus âgée (May Robson, âgée alors de 75 ans !). Un film qui a mis Frank Capra sur le devant de la scène avec une nomination aux Oscars, et son second pour 1933 (The Bitter Tea of General Yen est aussi sur ma liste). J’ai aimé le dynamisme du film même si l’histoire est complètement improbable. A noter: les immenses paquebots à quai, les voitures sirènes hurlantes dans les rues de New York.

King Kong (Merian C. Cooper & Ernest B. Shoedsack, 1933) – 4/5: même après quasi 90 ans, ce film reste très bon. L’animation peut sembler primitive à nos yeux, mais l’histoire est bien ficelée et il y a plusieurs moments où la tension est à couper au couteau. Avec Fay Wray en victime parfaite, blonde évidemment (on n’évite quand même pas les clichés de l’époque). Au niveau des habitants de l’île qui est censée être proche de Sumatra, ils ressemblent plus à des Papous que des Indonésiens, mais bon… C’est le premier film qui possède un soundtrack aussi complet, composé par Max Steiner, mais par moments, c’est un peu trop envahissant. A noter: les scènes cultes de l’Empire State Building, les décors de l’île qui ont été réutilisés et brûlés pour illustrer l’incendie d’Atlanta dans Gone with the Wind.

Design for Living (Ernst Lubitsch, 1933) – 4/5: un pétillant ménage à trois: Gilda (Miriam Hopkins) rencontre Tom (Fredric March) et George (Gary Cooper) et tombe amoureuse des deux hommes. Ils décident de vivre ensemble mais tout ne se passe pas comme prévu. C’est un peu statique vu que c’est adapté d’une pièce de théâtre mais j’ai adoré le personnage joué par Hopkins, qui est fraîche et pétillante. Par contre, aucun des deux acteurs masculins n’est très intéressant: ils ont l’air un peu empotés durant tout le film (je préfère clairement Gary Cooper plus tard, dans des westerns). Un film qui aurait été interdit quelques mois plus tard avec le code Hays, vu qu’il n’y a aucune « moralité » !

Das Testament der Dr. Mabuse (Fritz Lang, Allemagne, 1933) – 3/5: un film très connu de Fritz Lang mais qui a eu du mal à me passionner. J’ai trouvé le temps long, sauf la dernière demi-heure. Le Dr. Mabuse est interné et écrit sans relâche des notes qui parlent de vols et d’attentats. Ceux-ci se passent réellement. Le commissaire Lohmann mène l’enquête (ceci est très résumé, évidemment). Quelques images sont superbes, notamment la course poursuite à la fin du film. Par contre, les deux femmes représentées sont des caricatures de femmes, et c’est détestable à regarder. Quant aux hommes, ils fument sans cesse… Pour un avis plus réfléchi, il faudra aller lire les pages wikipedia.

Zéro de conduite (Jean Vigo, France, 1933) – 3/5: un court film (40 minutes) qui a été interdit à l’époque en France parce que considéré comme trop subversif (il était visible en Belgique). C’est donc l’histoire de gamins au pensionnat qui foutent le souk, pour le dire un peu platement. Si le film n’est pas hyper-intéressant en soi, il a influencé François Truffaut pour Les 400 coups. Le son est extrêmement mauvais et j’ai eu du mal à comprendre ce qui se disait.

The Invisible Man (James Whale, 1993) – 2/5: un film censé faire peur avec un homme invisible. Je n’ai pas été intéressée par l’histoire, et pour le reste, je n’ai pas grand-chose à dire. Gros succès à l’époque et un film qui a son importance dans l’histoire du cinéma.