(Après de longs mois d’interruption, je reprends la série sur « ma vie »).
Nous sommes en juillet 1976, je viens d’avoir 4 ans et j’ai mon premier souvenir: celui des mains froides de Mémé sur mes joues, une après-midi à l’ombre dans le jardin, en présence de mes deux tantes.
Cet été, je le passe comme tous les autres à moitié dans le jardin à la maison et à moitié dans la maison de mon autre grand-mère, Marraine, à la mer, à Middelkerke. Ma maman fait connaissance avec les voisins de plage, un étudiant en psychiatrie, sa femme, et leur petite fille de trois ans, Véronique. Nous commençons là une très longue amitié, construisant des châteaux de sables et jouant dans les vagues. Ma cousine Caroline est souvent là aussi, passant beaucoup de temps avec nous.
Au mois d’août, mes parents m’emmènent en city-trip aux Pays-Bas. Musées et monuments sont au programme mais aussi des activités adaptées à mon âge: la ville miniature de Madurodam, la crêpe géante sur la plage de Scheveningen, la ballade en bateau sur les canaux d’Amsterdam. Je pose une question récurrente: « où sont les moulins ?, vous m’aviez promis des moulins ! ». Je les entreverrai, à moitié endormie, sur le chemin du retour, au coucher du soleil…
Je rentre en deuxième maternelle, chez Madame Gilberte. Je me souviens juste qu’elle avait les cheveux courts avec toujours une belle mise-en-plis.
Mes parents avaient quelque peu interrompu leurs grands voyages mais en décembre, ils partent pour deux semaines en Inde du Sud et au Sri Lanka. Mon papa (ce grand explorateur) profite des congés scolaires pour guider des voyages culturels. Je suis mise en pension chez Marraine, à la mer. Elle ne s’en sort pas trop bien, heureusement que Tante Nine est là, mais à la fin des vacances, Marraine est seule avec moi et je tombe malade. Mes parents, à peine sortis de l’avion, viennent dare-dare à la mer mais l’autoroute est couverte de Verglas. A Furnes, ma mère demande à mon père d’arrêter la voiture, mais il persévère et arrive finalement à destination. Ma mère mettra plusieurs heures à démêler mes longs cheveux blonds que ma grand-mère n’arrivait pas à maîtriser…
L’année se poursuit, suit son cours et nous revoici en juillet, en 1977, à mon anniversaire, pour mes cinq ans. Mon cadeau principal est une petite maison en tissu dans laquelle je jouerai de longues années. Sur la photo, j’ai mon air super sérieux, du genre « don’t mess with me, I know what I want ».