Harley Rustad, Lost in the Valley of Death: A Story of Obsession and Danger in the Himalayas: fin de l’été 2016, Justin Alexander Shetler disparaît dans la vallée de la Parvati en Inde du Nord, dans la région himalayenne. Trentenaire, il avait mis derrière lui sa carrière (où il avait gagné beaucoup d’argent) et repris une vie d’aventurier. Dès son enfance, la nature l’avait appelé et il avait suivi de nombreux cours pour apprendre comment survivre dans le monde sauvage. Mais que s’est-il passé en Inde ? A-t-il lui aussi été atteint du « syndrome indien » qui a poussé de nombreuses personnes à se lancer dans un voyage spirituel, voire même à s’évanouir complètement dans la nature ?
Le journaliste Harley Rustad retrace ses pas et mène l’enquête, mêlant éléments du passé à ceux du présent, brouillant parfois les temporalités pour mieux accrocher le lecteur. Le récit est bien construit et écrit, j’ai juste beaucoup moins accroché au personnage de Justin, tout comme j’ai eu beaucoup de mal avec Christopher McCandless d’Into the Wild. J’ai eu l’impression que Justin était un homme des extrêmes et que rien ne pouvait le satisfaire, mais aussi qu’il jouait avec les réseaux sociaux (son compte Instagram était très suivi – et existe toujours), se créant une image particulière (comme beaucoup de monde). Il est parti pour une randonnée de plusieurs jours avec un sadhu avec qui il ne pouvait pas communiquer vu qu’ils ne parlaient pas la même langue, et dans une région où la récolte des plants de cannabis illégaux allait commencer (et donc parcourue par des gens prêts à tout pour protéger leur drogue), sur des chemins dangereux et à pic, le long d’une rivière de montagne. Il n’en est jamais revenu. Ma prudence et ma méfiance n’arrivent pas à comprendre cet homme. Mais comme je le disais plus haut, ce livre était intéressant à lire, touchant à divers sujets, de l’aventure à l’attirance de l’Inde.
Harley Rustad, Lost in the Valley of Death: A Story of Obsession and Danger in the Himalayas, Harper, 2022, 304p. (non traduit)
Tu crois qu’il n’était pas sincère ? Qu’il a fait ce voyage pour alimenter ses comptes sur les réseaux sociaux ?
L’auteur du livre, Harley Rustad, parle de cette question à un moment donné, et démontre quelques différences entre ce qu’il dit sur Instagram et ce qui s’est réellement passé (selon les gens qu’il a croisé). Est-ce qu’il n’était pas sincère ? C’est difficile à dire.
Aujourd’hui, je pense que beaucoup se créent une certaine personnalité sur les réseaux, et même moi, je ne raconte pas tout en postant des photos sur mon compte. Disons que c’est une version de la réalité. Et qu’il faut en être conscient.
C’est triste malgré tout, cette histoire. Partir à l’aventure, c’est bien mais ça se prépare. Je pense au héro d' »Into The Wild » (même si son parcours est différent).
Oui, c’est triste… en lisant le livre, on ressent assez bien les troubles psychologiques de Justin et on comprend pourquoi il voulait toujours aller plus loin.