Mitsuyo Kakuta, Celle de l’autre rive: Sayoko est la maman d’une petite fille de trois ans dont elle s’occupe à plein temps. Elle est fatiguée de sa vie de femme au foyer et d’une timidité maladive; elle n’arrive pas à avoir des contacts avec les autres mamans qu’elle rencontre aux aires de jeux. Elle décide de chercher du travail et rencontre Aoi qui l’engage dans son entreprise de voyage et de nettoyage. Les deux femmes se rapprochent et Sayoko se sent enfin appréciée. Parallèlement, l’autrice raconte le passé d’Aoi. Adolescente, celle-ci était persécutée par ses camarades de classe et ses parents ont déménagé pour qu’elle puisse continuer à étudier dans une nouvelle école. Elle y rencontre Nanako qui l’accepte de suite comme sa meilleure amie, mais leurs aventures vont prendre un tournant assez sombre.
Mitusyo Kakuta met en scène la condition féminine au Japon, décrivant les femmes au foyer enfermées dans le quotidien répétitif, au service de leur mari (et critiquées par leur belle-mère). Elle parle aussi des groupes qui se forment, des cliques d’adolescentes qui critiquent les autres filles au moindre prétexte, les excluant et les bannissant psychologiquement des classes. En parallèle, elle montre comment ces schémas se reproduisent lors de la vie d’adulte. Tous ces sujets sont très intéressants mais le roman n’est pas agréable à lire. L’écriture est froide, maladroite par moments, et je n’ai pris aucun plaisir à ma lecture. De plus, je n’ai rien compris au fait que l’agence de voyages d’Aoi devient aussi une entreprise de ménage. Dommage pour la forme, parce que le fond avait un certain potentiel.
Mitsuyo Kakuta, Celle de l’autre rive, Actes Sud, 2008, 286p. (traduction par Isabelle Sakai, première édition de 2004)
J’ai exprimé les mêmes bémols à la lecture de La cigale du 8e jour : un sujet intéressant desservi par une écriture parfois « désincarnée », et manquant de fluidité..
Ici, c’est tout particulièrement le contenu de l’histoire qui m’a semblé bizarre et peu réaliste, alors que les thèmes abordés le sont.
J’ai été relire ton article… Je ne suis pas sûre que je vais lire les autres livres de cet auteur, alors qu’ils sont sur ma PAL (c’est un moyen de faire de la place, évidemment !).
Dommage en effet car j’étais prête à le noter ! J’avais toutefois beaucoup apprécié La cigale du 8e jour dont parle Ingannmic, donc à voir, peut-être que l’univers de cette auteure correspond à mes goûts.:)
Oui, c’est possible !
Ah zut, c’est dommage ! J’aime bien la littérature japonaise mais je la trouve parfois difficile à aborder.
Je ne commencerais clairement pas par cette autrice, et c’est vrai que la littérature japonaise est parfois difficile à aborder, sans doute aussi à cause de la très grande différence avec la culture occidentale. Mais il y a des auteurs intéressants comme Hiro Arikawa par exemple, dont j’ai adoré les romans.
Je continuerai de toutes façons mes découvertes.
J’ai beaucoup aimé « Au prochain arrêt » d’Hiro Arikawa. Tu l’as lu ? Parmi mes bonnes lectures, il y a aussi « Konbini, la fille de la supérette » de Sayata Murata.
oui, j’ai lu les deux 😉
et beaucoup aimé !
A chaque fois que j’ai tenté un roman traduit du japonais, je me suis heurtée à cette problématique de l’écriture. Alors, j’ai arrêté ^-^
Je comprends ! Je persévère, et je trouve de temps en temps des perles, comme Hiro Arikawa que je cite ci-dessus.
Quant à la question de la traduction, j’ai décidé de tenter la lecture de quelques romans en traduction anglaise, pour voir si je ressens cette même froideur. J’en parle bientôt, avec un premier (spoiler: la traduction est bien mais je n’ai pas accroché au récit).
Moi aussi, j’ai beaucoup apprécié «Konbini, la fille de la supérette » de Sayata Murata.
Dommage pour ce roman de Mitsuyo Kakuta. La forme est aussi importance que le fond, qui avait tout pour m’intéresser…
J’avais aussi beaucoup aimé « Konbini » !
Dans ce cas-ci, c’est surtout le fond qui m’a dérangée, et la forme n’a pas vraiment arrangé les choses.