Asako Serizawa, Inheritors: construit sous forme de nouvelles, Inheritors est malgré tout un roman à part entière. Un arbre généalogique au début du livre permet de situer les personnages, tous descendants d’un couple japonais qui a vécu à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Ces nouvelles balaient l’histoire, de l’immigration japonaise aux Etats-Unis à la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à un futur proche. Les récits autour de la guerre sont tout particulièrement passionnants, mettant en avant le point de vue des perdants, tout en nuances. En fait toute la première moitié du livre est intéressante, avec une grande variation de styles et de points de vue, mais au deux-tiers, le ton change, et les dernières nouvelles sont plus des exercices de style qu’un récit de la vie des personnages. L’auteur l’explique d’ailleurs dans la postface, citant ses sources. Elle fait par exemple toute une analyse d’un roman de Borgès, lu et expliqué par les deux protagonistes (je ne lis pas un roman pour lire une étude sur un autre roman – que je n’ai pas lu en plus). Et quand elle rentre dans le monde futur, elle décide d’en parler sous forme d’un métavers. J’ai adoré le début, j’ai détesté la fin. Dommage qu’il y ait une telle disparité dans ces textes.
Asako Serizawa, Inheritors, Doubleday Books, 2020, 288p. (pas de traduction française)
L’avantage est que ce sont des nouvelles, je me demande si je ne vais pas emprunter ce titre juste pour en lire certaines, notamment celles sur la guerre, le point de vue des perdants, ça m’intéresse.
Oui, si tu le prends comme ça, ça peut être intéressant. Ce sont surtout celles de la seconde moitié qui sont un peu pénibles.