Richard Lloyd Parry, People Who Eat Darkness: The True Story of a Young Woman Who Vanished from the Streets of Tokyo – and the Evil That Swallowed Her Up: au début de l’été 2000 disparaît à Tokyo la jeune Lucy Blackman. Anglaise, grande, blonde, elle s’était rendue au Japon pour gagner rapidement de l’argent (elle avait des dettes) en devenant hôtesse de bar. Elle était accompagnée par sa meilleure amie qui sonne de suite l’alarme – ce n’était pas normal que Lucie ne donne subitement plus de nouvelles, surtout qu’elles s’étaient appelées régulièrement tout l’après-midi du jour de sa disparition. La police traîne à commencer l’enquête tandis que la famille se démène et multiplie les conférences de presse.
A cette époque, Richard Lloyd Parry travaille à Tokyo comme journaliste (un peu comme Jake Adelstein de Tokyo Vice) et se passionne pour l’affaire, qu’il finira par suivre jusqu’à son dénouement et qui l’inspirera pour écrire ce livre. Il a beaucoup à raconter, et si les détails du monde des hôtesses de bar sont intéressants, il y en a bien d’autres qui sont un peu superflus. Il explique avec minutie la vie de tous les membres de la famille de Lucie et décrit toutes leurs actions au Japon et en Angleterre. Peut-être que c’est une manière de compenser le fait qu’on ne sait pas grand-chose sur le coupable ? Il s’intéresse aussi au fonctionnement de la police locale (on ouvre de grand les yeux à certains moments) et explique comment le poids des traditions a causé un certain immobilisme; il décrit aussi le système de la justice, bien différent de celui du monde occidental. Il y a donc des parties très intéressantes dans le livre, et l’histoire de Lucie est tragique, mais une centaine de pages en moins aurait sans doute resserré un peu l’intrigue.
Une idée piochée chez Electra, qui a adoré.
En le commençant, je pensais que ce live pourrait s’intégrer dans le challenge « Sous les pavés, les pages » organisé par Athalie et Ingannmic mais la ville de Tokyo n’est que très peu décrite (à part le quartier de Roppongi, et encore) et ne joue pas le rôle principal dans le récit.
Richard Lloyd Parry, People Who Eat Darkness: The True Story of a Young Woman Who Vanished from the Streets of Tokyo – and the Evil That Swallowed Her Up, Fsg Originals, 2012 (première publication, 2010 – en français: Dévorer les ténèbres), 454p.
En tout cas, tu me fais regretter de ne pas lire en anglais ! Pour « Sous les pavés, les pages », même si la ville n’est pas le coeur du récit, peut-on quand dire que la dimension sociale est liée à la dimension urbaine ? Cela semble être le cas …
Il existe en français: « Dévorer les ténèbres ».
J’hésite malgré tout: j’ai l’impression que la dimension sociale est plus axée sur le fonctionnement d’une famille anglaise que sur la société japonaise. Et de toutes façons, j’ai de meilleurs candidats qui viennent 😉
J’ai beaucoup aimé, sans être gênée par d’éventuelles longueurs, j’ai notamment trouvé très intéressante toute la partie qui décrit le fonctionnement de la police et du système judiciaire japonais.
tant mieux si tu n’as pas eu l’impression qu’il y avait des longueurs ! c’est vrai que cette partie-là est intéressante.