La suite de mes découvertes dans l’histoire du cinéma, avec essentiellement des films de 1930 (je peux être assez systématique quand je m’y mets). Je continue à prendre beaucoup de plaisir à regarder ces films, même si je ne fais que survoler certains quand je vois que je n’accroche pas au sujet ou au style.

White zombie, Victor Halperin (1932) – 4/5: un film de zombies à Haïti, avec une actrice un peu éthérée typique du début des années 1930, et Bela Lugosi dans le rôle du méchant. Disponible sur you tube, avec sous-titres plus ou moins performants. Le film qui m’a donné envie de me plonger dans le cinéma des années 1930.
42nd Street, Lloyd Bacon (1933) – 4/5, une histoire un peu convenue mais de très belles scènes de danse, notamment celle où la caméra passe sous les jambes des danseuses.
Anna Christie, Clarence Brown (1930) – 3/5: le premier rôle parlant de Greta Garbo. Les acteurs font des mimiques un peu exagérées, héritées du muet, et à part Garbo, ils ont des traits très marqués, très spécifiques, tendant vers le laid. Je me demande comment il est possible d’imaginer que Garbo ait un intérêt amoureux pour ce type d’homme (de 14 ans son aîné). Une scène est fantastique dans son féminisme: l’actrice clame qu’elle est la seule à faire des choix concernant sa propre vie et que personne ne l’influencera. C’était juste une scène (la fin est à vomir selon les critères féministes actuels). Il faut se farcir le début aussi, en fait même le premier du tiers du film, qui reste très statique dans un bar. Après le film devient un peu plus dynamique au point de vue des scènes et des décors.
Morocco, Josef von Sternberg (1930) – 5/5: un film rassemblant Marlene Dietrich et Gary Cooper, se situant au Maroc. Un triangle amoureux avec une dose d’exotisme, venant notamment des décors (même si le film a été tourné en Californie) et la musique (le compositeur Karl Hajos n’est pas crédité, et il y a des morceaux de piano oriental dans le style de Maurice El Médioni – celui-ci est né en 1928 en Algérie, ce n’est donc pas lui qui joue). Un des premiers baisers lesbiens dans le film a fait scandale à l’époque et de très beaux jeux d’ombre et lumière (très arabo-andalous), ainsi qu’une caméra qui bouge à la limite du possible de l’époque. Et puis parlons de cette fin poignante qui m’a laissée totalement abasourdie.
All quiet on the Western front, Lewis Milestone (1930): pas de cote pour ce film, parce que je ne l’ai pas regardé en entier (j’ai regardé les 15 premières minutes, puis en accéléré, puis en sautant des chapitres). Il est considéré comme un chef-d’oeuvre, un des 100 meilleurs films de l’histoire du cinéma, et je comprends tout à fait pourquoi, mais je n’avais envie de regarder une histoire de guerre (la Première Guerre mondiale) et d’hommes. Il existe une version restaurée d’excellente qualité mais du coup, on perd un peu le charme des tout vieux films.
The Divorcee, Robert Z. Leonard (1930) – 4/5: un premier film (pour moi) avec Norma Shearer, l’autre grande star des années 1930 aux côtés de Greta Garbo, aujourd’hui malheureusement oubliée, alors qu’elle était assez subversive dans les films pré-Code (le Code Hays qui a imposé des nombreuses règles très puritaines dans les films, et qui a pris cours en 1934). Ici, elle se marie puis divorce après que son mari l’a trompée (et qu’elle a fait de même), et – du jamais entendu – déclare « je suis contente d’avoir découvert qu’il y a plus qu’un homme dans le monde ». Elle affirme clairement son statut de femme libre, à une époque où ce sont d’ailleurs bien plus souvent les femmes qui sont les stars dans les films que les hommes. Ici, d’ailleurs les acteurs sont assez pâles en comparaison. Et donc cheveux courts, robes seyantes, appartements art déco et fêtes endiablées, quelques cocktails et une scène dans un train.
Hell’s Angels, Howard Hugues (1930) – 2/5: un film sur la Première Guerre mondiale, avec deux frères qui s’engagent dans l’aviation et qui sont amoureux de la même femme, Helen, jouée par Jean Harlow. Celle-ci porte des robes hyper-décolletées et on voit un début de courbe de seins, et quand elle se met à l’aise, on se rend bien compte qu’il n’y a rien en dessous de la robe de chambre. Les deux acteurs masculins sont bien pâles à côté d’elle mais leurs prouesses avec les avions de l’époque sont captivantes. Les pilotes étaient des cascadeurs mais aussi des vétérans de la guerre, ainsi que Howard Hugues lui-même qui a piloté un avion pour une scène a priori irréalisable (il s’est crashé et a eu une fracture du crâne). Certaines scènes sont colorées, et une est même entièrement tournée en couleurs. A part ça ces éléments visuels, le film n’est pas très passionnant.
Murder, Alfred Hitchcock (GB, 1930): je n’ai pas eu la patience de regarder le film en entier, j’ai toujours beaucoup de mal avec les pièces de théâtre adaptées au cinéma. C’est trop statique et trop bavard à mon goût. On verra dans le futur si j’accroche un peu mieux à ses films (je dois en avoir vu un ou deux en tout, et il y a longtemps – un vrai trou dans ma culture donc).
[…] que Josef von Sternberg a du talent; j’ai cependant bien plus apprécié son film suivant, Morocco, moins brouillon, plus clair et défini dans […]