Taylor Jenkins Reid, Malibu Rising: une histoire se passant à Malibu, avec du surf – c’est écrit pour moi, non ? Août 1983, les quatre enfants Riva se préparent à la fête annuelle organisée chez Nina, l’aînée. Leur père, Mick, est un chanteur très populaire mais a abandonné sa femme et ses enfants lorsqu’ils étaient tout petits, sans se soucier d’eux et sans leur apporter d’aide financière. Nina, Jay, Hud et Kit ont grandi, se passionnant tous les quatre pour le surf, et s’en sont sortis. Nina est devenue modèle photo et a épousé un joueur de tennis très connu, Jay et Hud sont entrés dans le monde des compétitions et Kit termine l’école. Chacun a évidemment des secrets et ils seront révélés au cours de cette journée fatidique qui se terminera par un incendie (ce n’est pas un spoiler, c’est annoncé dans le prologue).
Vu comme ça, ça aurait pu être passionnant. Sauf que non. L’idée de découper cette journée du mois d’août d’heure en heure est intéressante mais cette construction déraille complètement à cause des chapitres qui parlent du passé des Riva, de la rencontre entre leurs parents et de leur enfance. Ces chapitres sont longs, tandis que ceux de la journée sont très brefs et font perdre le fil du récit. Dans la seconde partie, ces chapitres disparaissent mais il y a toujours de très nombreux flash-back. Je pourrais encore pardonner cette construction déséquilibrée si le roman avait été bien écrit. Et bien non, c’est un soap sans âme. Tous les personnages ont des secrets, y compris certains invités à la fête (il y a des apartés), mais c’est du lourd comme dans Dallas: machin a trompé truc, truc a un enfant illégitime mais personne ne le savait et la vérité éclate au grand jour, rajoutons un incendie (annoncé dès le début) pour corser le tout. Parlons de cet incendie d’ailleurs – ou pas, ce serait spoiler l’histoire (mais j’ai été bien déçue – du genre « tout ça pour ça ? »). Quant au surf, un sujet que j’adore, il n’y a que quelques courts passages qui n’expriment en rien la relation que peut avoir un surfer avec les vagues et l’océan.
Que dire d’autre ? On sent que l’auteur s’est inspirée de diverses sources, des films, des magazines de l’époque (pour les tenues notamment) et des romans sur Los Angeles, mais elle a juxtaposé les éléments qui semblaient intéressants, sans vraiment les lier, et elle n’a pas réussi, pour moi, à donner un portrait de la ville. C’est vide et rempli de clichés. Et il n’y a aucune âme.