
Pitchaya Sudbanthad, Bangkok wakes to rain: la ville de Bangkok est au cœur de ce roman aux personnages multiples. Il débute par l’installation d’un missionnaire anglais dans la ville au 19e siècle, il continue par cette histoire d’un pianiste de jazz américain qui joue dans une vieille demeure dans les années 1970 pour faire fuir les fantômes, il présente cette jeune fille dont les amis ont été tués lors d’une révolution estudiantine, il la suit encore aujourd’hui. Elle vit sa vie, tente d’oublier le passé… Les personnages ont parfois des liens entre eux, parfois pas, mais la ville les rassemble ou leur lien avec la ville – certains habitent en Angleterre, aux Etats-Unis, au Japon. Il fait humide, il pleut beaucoup, augurant un futur fort sombre. Une certaine nostalgie est omniprésente, un peu collante comme la chaleur de la métropole. Il y a cette mémoire, personnelle ou collective qui imprègne tout le récit… Sa structure peut sembler compliquée, des personnages réapparaissent parfois cent pages plus loin mais j’ai trouvé une certaine logique en refermant le livre. J’y ai aussi trouvé un très grand plaisir de lecture, retrouvant cette ville que j’aime beaucoup, son ambiance particulière, son exotisme urbain. Je conseille vivement, et j’espère qu’il sera traduit en français.
