Pour ma plus grande surprise, j’ai été invitée à un mariage samedi passé, dans ma famille. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre et j’ai du mal à décoder les invitations. Je suis arrivée juste à l’heure et tout le monde était déjà là, je me suis sentie un peu « underdressed ». L’endroit était magnifique, la cérémonie aussi, dans le jardin, entre ombre et soleil. J’ai eu beaucoup de mal à retenir mes larmes. J’ai vu tant de choses que je n’ai jamais vécues et qui m’ont fait un pincement au coeur. L’amour des mariés, les messages des amis, les BFF. Quand j’étais adolescente, et même plus tard, je me voyais mariée, avec deux enfants. J’ai pensé au mariage à un moment, mais je sentais déjà quelque part qu’il n’aurait pas lieu, qu’il y avait trop de problèmes sous-jacents. Cette fête samedi, c’était un retour sur les vingt dernières années, sur cette impression que j’ai perdu mon temps, sur ce sentiment que j’aurais pu faire les choses autrement. Sur le fait que je suis célibataire et que j’ai du mal à rencontrer de nouvelles personnes. Sur le fait que ma vie est différente. Je ne me suis pas sentie à ma place, je me suis un peu renfermée lors de la fête. Je dois bien avouer que j’ai toujours du mal dès qu’il y a du monde et qu’il est passé 22 heures. Parce que c’était une fête classique: cérémonie, réception, repas, première danse, soirée dansante. Ma cousine était heureuse, son mari aussi, et c’est ce qui compte. Mais le contraste avec ma vie était si grand… J’ai aussi appris que ma vieille tante raconte à toute la famille que je ne me remettrai plus jamais en couple parce que je n’en ai pas envie. Sans doute qu’elle projette sa propre vie. Ce n’est pas parce que je suis solitaire que je ne peux pas partager ma vie avec quelqu’un. Ma tristesse a été accentuée par un épisode que je préfère oublier. En deux mots, le passé m’est tombé dessus, j’ai eu droit à des commentaires destinés à me faire du mal. La haine est devenue immense. Je ne suis pas arrivée à démêler les tenants et aboutissants mais cela m’a profondément troublée et j’ai toujours un sentiment de peur caché dans un petit coin. Et c’était clairement le but de me faire douter et de me faire du tort. Je me sens triste par moments, et puis ça va mieux, parfois je perds confiance et puis j’ai de nouveau de l’espoir. C’est une période compliquée et pas spécialement facile à vivre. J’ai vraiment envie de connaître à nouveau l’amour et la vie de couple, sans refaire les erreurs du passé. Mais je ne sais pas trop comment m’y prendre. Certainement pas en restant à la maison mais en même temps je m’y sens bien. Je me force un peu à sortir et à chaque fois je passe d’excellents moments. Ils ne sont juste pas propices à de nouvelles rencontres. Sans doute que je dois changer ça.
Je suis vraiment désolée que tu sois toujours au moins partiellement sous le choc de cet incident pénible dont tu m’avais parlé (j’imagine qu’il s’agit de celui-là). C’est extrêmement difficile de digérer la fin d’une longue histoire, surtout quand cette fin est aussi… compliquée, disons. Souvent on ne se sent émotionnellement libéré que des années plus tard. Je pense aussi que la quarantaine est un âge charnière de bilan et de remise en question, où on se dit qu’il ne reste plus beaucoup de temps pour se tromper (en tout cas, moi, ça me fait ça très fort). Bref je n’ai pas de solution, mais je comprends et je compatis…
Oui, c’est bien cet incident-là. Je sais aussi qu’en parler permet de me libérer, et l’écrire encore plus. J’espère que ce sera le cas cette fois-ci aussi. Je peux m’estimer heureuse, si je commence une crise de la quarantaine, j’ai quand même eu quatre ans de répit 😉
Merci de ta compréhension et de ton soutien.
Navrée que tu vives ces moments difficiles…
Ce qui est incompréhensible, c’est cette volonté de te nuire…
Ces personnes ne sont visiblement pas de bonnes personnes.
Bon courage.
Merci. C’est une personne en particulier, qui a été très proche de moi dans le passé. Je suppose que chacun réagit différemment mais là j’ai du mal.
Je comprends mieux notre petite discussion sur Facebook 😉 Je partage l’avis d’Armalite, c’est très difficile de digérer la fin d’une longue histoire, même quand c’est toi qui es partie, même quand c’était la bonne décision. Les souvenirs n’arrêtent pas de remonter à la surface, les bons comme les mauvais, et on les gère comme on peut. Hier, j’ai passé une bonne partie de l’après-midi à pleurer parce que j’ai entendu une chanson qui m’a rappelé les débuts de ma vie de couple avec mon ex-mari. Pour rien au monde, je ne voudrais revenir en arrière, et ma vie est bien mieux maintenant, mais elle est extrêmement différente de ce que j’imaginais à l’époque. Et tout le travail que j’ai à faire sur moi, en ce moment, c’est réconcilier la vision que j’avais avec ce qui s’est vraiment passé. Et ça n’est pas facile, loin de là. Donc je comprends tout à fait ce que tu vis.
Dis-toi que tu es une personne courageuse, que tu travailles sur toi, que tu essaies de t’ouvrir aux autres et ça, c’est déjà énorme. Mais n’hésite pas à faire des pauses aussi, de temps en temps. Savoure les moments où tu te sens bien chez toi, c’est génial aussi d’être bien avec soi-même, c’est la base avant de pouvoir être bien avec quelqu’un d’autre ! Et vraiment, si tu peux, souffle et sois douce envers toi-même. Je te parle en connaissance de cause : on ne peut pas tout le temps se mener à la baguette. Accordons-nous de la douceur et du repos.
Je t’embrasse fort !
Oh, Isa, merci beaucoup pour ton message ! Tu as raison, ce qui est difficile c’est de gérer les souvenirs, de leur donner la place qu’il faut. De ne pas tout mettre à la poubelle et de faire un tri. Même si j’ai envie parfois de me dire que j’ai perdu une dizaine d’années, ce n’est pas tout à fait le cas. ça prendra du temps sans doute.
J’ai l’impression que je me suis accordée assez de temps pour moi et qu’il est temps de sortir plus et de m’ouvrir plus au monde, mais en même temps je ne ressens pas trop l’envie. Je suppose donc que ce n’est pas encore le moment, d’où les frustrations. Je vais essayer de suivre tes conseils, donc. Je t’embrasse aussi et j’espère que toi aussi, tu te sentiras de mieux en mieux avec le passé.
Juste un petit mot pour te souhaiter beaucoup de courage. Ces moments ne sont pas faciles, mais je suis sûre que tu vas rencontrer quelqu’un d’autre avec qui tout ira parfaitement! Bises!
Merci Madeleine, je l’espère aussi ! Bisous !
Tu en avais parlé mais je le lis plus au calme ici. Je comprends l’émotion du mariage. Je n’ai jamais voulu me marier mais l’ai ressentie en d’autres occasions. C’est d’ailleurs pour m’en préserver que je n’ai pas de compte Facebook à mon nom, je ne supporterais pas de voir la version Facebook (forcément heureuse et photogénique) de la vie des gens. C’est un peu ça un mariage, heureux et photogénique (je l’écris sans cynisme, c’est très bien, heureux et photogénique) Tu as eu un moment concentré du meilleur de personnes qui se poseront certainement régulièrement les mêmes questions que toi. En tout cas, moi, du côté « en couple actuellement et avec enfant », je me pose régulièrement la question de ce que je rate, ce à quoi je renonce…
Quant aux personnes qui débarquent de nulle part pour te dire des choses horribles sur ton compte, elle te parlent souvent plus d’elles entre les lignes que de toi.
J’aime ta réponse parce qu’elle part du principe que tout est une question de point de vue. Et en effet, j’ai eu droit à un instantané – heureux et photogénique – mais qu’en sera-t-il à un autre moment ?
Je pense que tu sais à quoi tu renonces, je n’ai pas besoin de le détailler ici. Mais je pense que tu sais ce que tu gagnes aussi. C’est toujours une question d’équilibre.