Samedi soir, nous avons bravé le froid et la neige pour aller voir ce qui était annoncé comme le premier spectacle de burlesque à Bruxelles (n’oublions pas que Carnival Divine était passé par le Beursschouwburg fin 2008 dans le cadre d’un colloque sur la subversion !). Belle initiative, et j’espère qu’elle sera suivie par de nombreux autres spectacles. Malheureusement, nous ne pourrons pas aller à Malines voir ce que Radio Modern nous a concocté puisque c’est sold out. J’avais mis ma robe rouge pinup collectif.co.uk et un caraco noir, mes chaussures rouges à deux brides et une plume dans les cheveux. diane avait étrenné pour l’occasion son tout nouveau costume anthracite, avec une chemise prune et cravate assortie. Sa toute nouvelle moustache, son manteau et son chapeau lui donnaient un look Johnny Depp dans Public Enemies.
Nous voici donc dans la rue des pitas en plein centre ville dans un cabaret habituellement consacré à la chanson française. La salle minuscule embaume le feu de bois mais n’est pas vraiment le cadre idéal pour ce genre de spectacle (des coulisses derrière la scène sont vraiment le minimum syndical pour éviter que les danseuses ne doivent passer en petite tenue parmi le public !). La carte des boissons est fortement limitée (surtout des bières) et le service très lent. Une sono assez pourrie n’arrange pas les choses et Miss Lula Vanilla a eu bien du mal à se faire entendre entre un micro qui ne fonctionnait pas du tout et un autre qui était plutôt bruitiste.
Miss Lula Vanilla donc, qui a ouvert le bal vers 21h30 avec de jolies chansons tahitiennes, hawaïennes ou calypso, accompagnée de son ukulélé. Personnage haut en couleur, aux vêtements kitsch à souhait et à la forte personnalité, elle a réchauffé l’atmosphère en moins de deux, après un passage au piano par Patrique Longfort un peu perdu sous le brouhaha des conversations.
Intermède magie que je n’ai pas trop apprécié, magie de bouts de ficelle et d’objets qui apparaissent et disparaissent par un genre de clown un peu hippie.
Voici enfin Divine Sweet pour un premier numéro tout en feuilles de lierre. On la sent un peu timide, pas tout à fait à l’aise, répétant souvent les mêmes mouvements… même si le peu de place sur scène a dû la limiter. Sa robe toute verte une fois enlevée, elle se cache derrière deux grands éventails pour finalement se dévoiler complètement. Sa deuxième performance lui correspondait peut-être plus: elle est arrivée telle une veuve noire d’un autre temps, cachée sous un grand chapeau à voilette et une longue jupe à l’ancienne. Jeu de l’effeuillage complet, les couches successives jetées à terre une à une… pour d’abord se cacher sous des rangs de perles avant l’apothéose finale.
La vraie star de la soirée était Anna Fur Laxis, mannequin pour Vivien of Holloway et lanceuse de couteaux à ses heures. Elle arrive sur scène dans une jolie robe en vichy rouge et nous fait la jeune fille toute timide. Puis elle se retourne, et là se dévoile son coté pussycat, en jupe moulante noire et léopard, avec regards aguicheurs et clin d’œils plein de sous-entendus. Le petit jeu des deux personnalités rythme le déshabillage, avec une référence religieuse assez malicieuse comme conclusion: un crucifix clignote de tous ses feux en guise de pastie sur son sein. Sa deuxième danse sera plus simple mais non moins intéressante, interprétée avec une assurance et un plaisir certain.
Par contre, le temps m’a paru très long entre les performances, la musique allant trop fort empêchant de parler, et le monde de circuler entre les tables. J’aimerais voir ce genre de spectacle dans une vraie salle de théâtre ou peut-être même dans un endroit plus industriel comme Recyclart. Mais pas dans un cabaret avec des affiches de Julos Beaucarne au mur !
Que dire d’autre ? Le public était mélangé, des habitués de l’endroit, des pinups et dandies mais aussi toute une série de personnes qui n’avaient pas fait trop d’efforts vestimentaires. Le dresscode a pu faire peur à certains mais il n’était certainement pas respecté et les personnes plus « glamour » étaient en minorité.
Un bilan mitigé donc même si j’ai adoré les chansons de Miss Luna Vanilla (je l’engagerais bien pour une garden-party tiki !) et les danses des effeuilleuses. Et j’aimerais bien apprendre le burlesque même si ça se limitera sans doute à mon salon (quoique, du burlesque avec yodels est sans doute un concept inédit) !
Stay tuned ! J’ai fait tant de jolies photos (je remercie d’ailleurs diane d’avoir réglé l’appareil !) que je vais sans doute en faire une galerie sur flickr. UPDATE: elles sont ici !
Perfectible certes, mais j’étais déjà bien contente de pouvoir découvrir ce genre de spectacle à Bruxelles. C’est grâce à ton blog que j’en ai eu connaissance. Je serai bien venue te dire bonjour mais comme je suis une lectrice anonyme qui commente pour la première fois, je n’ai pas osé.
(Pour te situer, j’étais la première invitée sur scène par le magicien).
Le tout, c’est d’espérer qu’ils refassent ça avec plus de moyens et je crois que c’est dans leurs intentions.
Il ne faut pas avoir peur… ça m’aurait fait plaisir de faire ta connaissance ! J’aime beaucoup ta robe d’ailleurs !
Et oui, espérons que ce n’est que le début et qu’il y aura plein de belles choses dans l’avenir !
merci pour le compte rendu !!!
J’aurais vraiment adoré être là, j’espère qu’il y aura d’autres soirées organisées à Bruxelles, et auxquelles je pourrai assister 🙂
L’envie de louer une maison pour héberger les demoiselles et une salle pour les produire me démange…
On est souvent déçus avec les reconstitutions ou les sets « à la manière de »… A part quelques grands shows (Las Vegas, La Havanne, New Orleans, Paris, Londres…), il ne faut pas embellir le genre, je veux dire historiquement, même si on peut aussi être attiré par le côté demi-monde interlope du burlesque. 😉
Une belle séquence avec Anita Ekberg:
Très jolie séquence !
C’est vrai que je vois plutôt du burlesque dans ce genre de décor… mais je ne suis pas contraire aux contrastes: un endroit industriel par exemple pourrait convenir à mon avis.
J’aime encore bien les ambiances cabaret-boudoir minuscules et enfumés… En tous cas, c’est bien dans ce genre de décor que j’imagine ce type de spectacle, encore que je n’aie jamais eu l’occasion d’y assister.
J’ose espérer qu’il est toujours temps d’y remédier…
C’était plus café bruxellois avec affiches de chanteurs francophones belges au mur. Et heureusement que ce n’était pas enfumé… j’ai horreur de ça !
C’est le côté boudoir qui manquait !!!!
Ahh… oups ! En effet 😉
Merci pour la galerie photo. Le dernier spectacle – que j’ai raté- m’avait l’air très réussi. Et je confirme, the geekwhisperer avait une jolie robe…